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PERILLOS... et l'énigme de Rennes-le-Château

, 13:11pm

et comme il faut commencer par Périllos...

L'énigme de Périllos

 

Il est insolite que les seigneurs de Périllos aient eu une progression aussi rapide et importante sur les scènes politique, militaire et diplomatique. 
Certes la position du village lors des guerres du Roussillon est à prendre en considération. Cependant sur un plan purement stratégique le plateau d'Opoul est autrement remarquable et efficace. D'abord sur un plan militaire ce plateau se prête parfaitement à un solide cantonnement retranché pour une troupe nombreuse. Ensuite il veille également sur la partie maritime et les passages de montagne tous proches. 
Si l'on considère les anciens cadastres et compoix, Périllos pouvait seulement servir de verrou pour le chemin vers Embres, Feuilla et Tuchan… donc des accès secondaires, très facilement contournables, sur lesquels de lourds chariots ne pouvaient circuler aisément.

De plus, loin de négliger la valeur guerrière des Périllos il faut aussi admettre que les princes catalans ou roussillonnais disposent de militaires de carrière bien aguerris à ce genre de situation et sans doute d'une plus grande efficacité stratégique. 
Ensuite il est notoire que souvent ce genre de responsabilité est confiée à des familles de très haute noblesse ou grande envergure aristocratique. Or, ceci étant dit, sans amoindrir le moins du monde leur mérite, nous devons bien admettre que les Périllos ne sont pas d'une extraction nobiliaire exceptionnelle à la hauteur des responsabilités qui leur incombent. 
Peut-on supposer alors un état de richesse tel qu'il puisse leur permettre d'acquérir des privilèges moyennant finance ? En ce cas, l'Histoire et les chroniques en aurait conservé des témoignages nombr
eux et flagrants. 
De toute évidence il n'en est rien car les biens terriers de cette famille resteront assez modestes ainsi que leur castel qui ne sera jamais agrandi ni orgueilleusement embelli. Nous ne pourrons souligner, concrètement, qu'une solide et fidèle relation féodale entre les Périllos et leurs princes… Mais ceci suffit-il à justifier cela ?
Reprenons encore une fois la vie de Ramon de Périllos et plus particulièrement les épisodes connus grâce à la chronique relatant les péripéties de son pèlerinage en Irlande … Nous observons qu'à son retour du Purgatoire de St Patrick, Ramon n'apparaît plus sur la scène politique roussillonnaise mais par contre on le retrouve 'conseiller' près du pape Benoît XIII en Avignon… Puis il disparaît définitivement sans laisser d'autres informations notoires, sans même que l'on ne sache où il est enseveli.

Des questions embarrassantes

Que savait Ramon de Périllos ? Que voulait-il laisser deviner en affirmant :

" il existe un lieu concret qui permet d'accéder à l'autre monde "

De quel lieu s'agit-il sur ses terres de Roussillon, et vers quel 'autre monde' en est-il l'accès ? 
Sur cette affirmation nous retenons le mot 'concret' qui exclut toute idée d'une image de l'esprit au bénéfice d'un emplacement réel sur les terres de Périllos.

'L'autre monde' peut s'entendre sous deux formes : 

   1) le monde justement immatériel de l'esprit, de la foi, de l'ésotérisme, voire de l'occultisme. 

   2) Un 'autre monde' pouvait être celui du royaume souterrain ouvrant sur une considération différente comme celle d'une initiation à un rite dont nous ne savons plus rien. Une sorte de porte ouvrant sur un autre temps et un autre espace … 
une autre dimension ?

Pourquoi pas si l'on considère que des lieux, (Ardèche -St-Pierreville- , Loire -Jurieu-, etc…) en France ont l'étrange réputation d'ouvrir, sous strictes conditions, sur d'autres plans inconnus en développant des phénomènes constatés par des scientifiques. - Que savait-il pour engager encore des liens entre les familles de Lusignan et d'Aragon ? et plus particulièrement aux origines 'magiques' des Lusignan ?

Les Lusignan de tous temps eurent une aura 'légendaire' grâce à leur fameuse alliance du premier Lusignan avec la fée Mélusine. Ramon voulait-il donner à son roi la même connaissance d'un mystère pouvant faire de lui un roi sur- puissant ? Là encore il y a analogie entre le puits de Mélusine, sa transformation, et le royaume souterrain des Périllos encore connu de ses prêtres jusqu'à la révolution française. Ajoutons que les Lusignan eurent des alliances importantes avec les Beaujeu (berceau du Beaujolais + un Grand Maître dans l'ordre du temple et dans l'Ordre de Malte !) les Jarez (donc de fait avec les Roussillon puis les Luppé) ainsi qu'avec les Anjou… On retrouve, par ailleurs l'ombre persistance de la fée Mélusine dans la rencontre entre Jeanne de Périllos et Louis II dont elle eut un enfant qui deviendra Mgr Jean de Chalon. Leur liaison sentimentale se déroula au château de Maulnes dont la tradition affirmait le puits de la cour centrale habité par la fameuse fée ! (bulletin Périllos N°1) De plus ce texte de Jamotey précisait concernant le fruit des amours de Jeanne et de Louis II que …'Ce dernier, adulte, aurait assuré la liaison entre Tonnerre et Roussillon afin que les importanctes charges dy parvenière en la terière de Peyrilos'.

Pourquoi cet intérêt exceptionnel pour les récits arthuriens et ceux de la 'Table Ronde' ? 

Nous abordions superficiellement, dans le bulletin précédent, la fascination débordante de Ramon pour ces exploits chevaleresques. Mais nous avons tout lieu de croire que cette passion cache des raisons sans doute historiques très importantes que Ramon dissimulait sous cet aspect acceptable. En vérité la base de ces 'Romans de la Table Ronde' repose sur la queste du vase sacré 'le Graal' et sur les événements qui amenèrent ce réceptacle sacré à exister… Evénements et éléments pouvant tout à fait revenir de droit aux familles de Roussillon et de Catalogne. Et, à ce jour, rien ne prouve que Ramon ait échoué dans son projet !

Pourquoi insistait-il tant sur l'importance des grottes sur son territoire ?

Les grottes dans l'histoire de la vie de Ramon, et généralement pour les maîtres de Périllos, ont une importance capitale pouvant aller des grottes religieuses de Palestine à celle d'une initiation très particulière comme celles de Malte et d'Irlande jusqu'à, finalement, celles des terres de Périllos abritant sans doute le fin mot de cette histoire (sans savoir où précisément) et la chronologie des mystérieuses mines oubliée de ce territoire !

Pourquoi se rendait-il près des papes d'Avignon et surtout de 'Pedro de Luna', qui lui-même retournera en Espagne peu après ? 

Les papes d'Avignon avaient des relations très étroites avec l'ordre des Chartreux et certaines communautés juives qui leur auraient dévoilé plusieurs éléments sur notre Histoire ainsi que des informations relatives à plusieurs lieux du sud de la France. Quant à Pedro de Luna notons que sa sœur fut impliquée directement dans l'affaire du pèlerinage de Ramon en Irlande… Quant aux papes d'Avignon… Ils savaient ce que contenaient leurs souterrains protégés par les chartreux… et Pedro de Luna en quittant le palais des papes d'Avignon emportait à jamais l'ultime secret qui en permettait l'accès et la connaissance. Ramon souhaitait-il s'en entretenir ? en savoir plus ou… en dire plus ?

Pourquoi voua t-il son église à St Michel et y eut-il instauration, à ce moment, d'un culte à Ste Barbe ?

St Michel

St Michel est commandant des légions célestes…

Etrange chef de la milice céleste que ce St Michel Archange dont la personnalité mérite quelques remarques: d'abord 'Michel' est un des rares prénoms résumant une forme interrogative hébraïque, 'Mi Kha'El' ce qui signifie 'Qui (est) comme Dieu ?'. Ensuite c'est un des seuls trois anges nommément appelés par la bible et seulement reconnus et admis par le concile de Latran de 745. Puis on le retrouve chef des armées angéliques, dans l'Apocalypse, combattant avec succès le Dragon : 'Il y eut une bataille dans le ciel. Michel et ses anges combattirent le Dragon. Et le dragon riposta avec ses anges, mais ils eurent le dessous et furent chassés du ciel'. De plus, Michel semble apprécier les points stratégiques pas trop élevés (comme Périllos), voulant probablement rester accessible aux humains. Enfin rappelons, à toutes fins utiles, que ce personnage peut facilement s'identifier aux cultes primitifs de l'Egypte ancienne en raison, d'abord de sa coloration gnostique et helleménique, et ensuite de sa fonction angélique et surtout archistrategos :
chef suprême des armées célestes chargées de la lutte contre les ténèbres et ses créatures. 

Un chapitre du Livre d'Enoch affirmerait que Dieu donna à Michel le secret du ciel et de sa création avant celle du monde éternel. Michel hérita aussi du 'mot' créateur des terres au dessus de l'eau ; ce 'mot' serait la clé des profondeurs terrestres d'où 'viennent de belles eaux'…assurant un lien étroit avec le secret divin des eaux sur la terre au lieu de sa présence. Dieu lui-même apparaissant traditionnellement à chaque manifestation de St Michel (Schekhina)… y aurait-il donc tout lieu de penser, de fait, que sa présence, ou celle d'un de ces représentants les plus notoires serait donc omniprésente à Périllos? 

Ramon de Périllos en vouant un culte patronal à St Michel pensait-il aller à la rencontre du démiurge et de la connaissance globale mais cachée, donc au devant de son créateur ou de l'univers créatif. Ce qui revenait, dans l'esprit médiéval à se rencontrer soi-même par le biais de l'essence sacrée tenue dans le culte à St Michel. 
Ramon, de la sorte aurait 'accédé' au sommet créatif, pour descendre ensuite dans ses propres profondeurs (Puits St Patrick ? grottes de Périllos ?) illustrées probablement par quelques secrètes cavités locales connues seulement de sa famille…. la crypte, le caveau, représentant les fondations, les fondements spirituels, le fond de nous même. Au plus profond de l'édifice il y a le Moi secret qui est la rencontre avec son Dragon. Ce dragon pouvant s'identifier au terrifiant Babaos (Bulletin N°1), le site de Périllos ne pouvait alors qu'être sous la protection d'un 'Michel - Ramon' et leur force sacrée… Car les sites de l'archange (le Puy en Velay, le Mont St Michel…) rappellent que cette force mythique et inépuisable ne peut se concevoir sans admettre le fabuleux combat éternel de St Michel et du Dragon. Ces deux antagonistes, en fin de compte, ne peuvent exister l'un sans l'autre étant tous deux, à leur façon, des êtres de puissance, de feu et de lumière…
Jean Markale souligne, à propos de l'archange, qu'il est plus que jamais le protecteur des âmes devant l'inconnu, mais aussi l'introducteur de ces âmes dans ce même inconnu qu'est l'Autre monde' (J. Markale ; Le Mont St Michel et l'énigme du Dragon) . Peut-être est-ce là une première réponse à la phrase hermétique de Ramon affirmant qu'ici était l'accès à un 'autre monde'…
A celle-ci nous ajouterons une remarque peu connue à propos de St Michel : il est aussi le patron des loups et par analogie celui des 'meneurs' et des patronymes à base 'louvienne'…

Ste Barbe

Ramon choisit St Michel pour St Patron de son fief de façon générale ou en raison d'impératifs personnels (image chevaleresque de justice, protection, fermeté, combative). Probablement il lui fallait, pour créer une sorte 'd'équilibre agiographique', apporter une sainte présence féminine bienveillante dont la personnalité s'adaptait au besoin des terres de Périllos… Certes la plupart du temps on trouve Ste Marie en patronne principale puis une ou deux autres saintes femmes apaisantes aux attentes et besoins protecteurs et religieux des habitants locaux. 
Le choix de Ste Barbe est remarquable. Nous excluons radicalement l'hypothèse, péniblement défendue, d'une sainte protectrice des bergers et troupeaux contre la foudre… D'abord en raison du fait que St Michel assure globalement la protection contre les forces du mal, donc des foudres malveillantes et destructrices. Ensuite parce que cette mission 'parafoudre' n'est vraiment que très secondaire dans les pouvoirs de Ste Barbe, et il faut beaucoup de bonne volonté pour l'admettre comme demande essentielle sur Périllos ou la foudre ne tombe pas plus qu'ailleurs !. 
Cette sainte (Barbara) est avant tout la patronne des artificiers et des travaux souterrains surtout ceux de la mine d'industrie. Le choix d'une protectrice des 'minières' de Périllos ne pouvait donc se porter que sur ce personnage tout désigné. Ainsi le 'pendant féminin' à Ste Michel prenait sa place de bienveillance populaire… et de défense sacrée des activités 'profondes' sur, et sous, les terres de Périllos. Une sainte pouvait, en toute quiétude, 'en cacher une autre', contenter tout un chacun ,et contenir aussi une autre information plus symbolique que religieuse.
Sur ce territoire la seule chapelle extérieure au village est sous le vocable de la sainte en un secteur où il semble difficile de faire paître les montons… mais où se trouvaient certaines mines… Si l'on regarde le vieux cadastre de Périllos (inclus dans ce bulletin) nous trouvons seulement deux sections. La première est celle concernant le village , la seconde à pour nom 'Ste Barbe' et c'est dire l'importance de la sainte sur ce territoire.
Dans la petite église de Périllos nous retrouvons la statue de Ste Barbe régulièrement représentée avec à la tour aux trois ouvertures symbolisant son martyre. Ce détail majeur, la tour, est donc l'essentiel de cette représentation.
Pourtant la tour est importante pour d'autres personnages. D'abord aux époques christiques, avec une certaine Marie Madeleine. Ensuite, plus récemment, pour un prêtre du nom de Bérenger Saunière dans le Razès. Mais, peut-être, retiendrons nous que les Périllos n'eurent jamais un château tel que nous le concevons habituellement: un donjon, des bâtiments, une cour, une basse-cour, le tout entouré d'une haute muraille défensive et surtout dissuasive… mais une unique TOUR massive, à TROIS niveaux, sans autres défenses rapprochées.
Observons parmi les personnages hagiographiques ceux pouvant aussi être concernés par une tour. Il n'y en aurait qu'un ou plutôt… une ! Il s'agit de Marie Madeleine de Magdala.
Marie de Magdala ou Marie la Magdaléenne. Dans les écrits bibliques reconnus, il est extrêmement rare qu'un personnage féminin soit identifié par son lieu géographique, ou toponymique, de naissance. Notons, en plus, que ces "identifications" concernent essentiellement le prénom Marie, tel que: Marie de Béthanie! 
Notons d'abord que la ville de Magdala était une garnison militaire...

En araméen, Magdala, en temps que ville, dans le Talmud s'interprète sous deux aspects:

   1) 
Magdal Nounayah = Tour des Poissons
   2) Magdal Tsab'ayah = Tour des Teinturiers. 
Magdala est, dans les deux cas, liée indiscutablement à l'eau mais aussi à ses inconvénients.
Mais allons encore un peu plus loin :

   -   Magdala > Garnison militaire > Périllos 
   -   Magdala > Tour des Poissons.
Pouvons nous entendre par 'poissons' les anguilles dont le fameux puits cité par Boudet se situerait vers Salses ou Opoul ?

   - Magdala > Terre d'eau abondante > Les eaux souterraines du secteur Opoul Périllos sont en quantité remarquable. 

   - Magdala> importance soulignée avec les longs cheveux > Les Roussillon arboraient fièrement leur   chevelure rousse et abondante. > Chevelures des rois mérovingiens ?

   - Magdala> Roussillon > Béatrix de Roussillon, dame de la Tour , fondatrice de Ste Croix en Jarez.

   - Magdala> la Tour > Tour sur le bas relief de Rennes-le-Château peint par Bérenger Saunière .

A ces quelques observations nous ajouterons une autre statue, dans l'église de Périllos, représentant une 'madeleine' tenant simplement une cruche d'eau… 

Nous soulignerons pour conclure cet aspect que Ste Barbe est patronne du feu et… madeleine d'un aspect plus aquatique. Les deux s'équilibrent harmonieusement en toute équité dans la vision de protection des terres de Ramon de Périllos.

- Pourquoi est-il impossible de retrouver quelques documents que ce soit sur les propriétés minières des Périllos sur leurs terres ?

L'existence des mines sur ce pays est pratiquement impossible à prouver. Fort heureusement il reste le domarie-madeleinecument notarié Courtade (XVIIe S.) et quelques autorisations préfectorales aux archives de Perpignan. Cependant il est difficile d'expliquer que tout ce qui était lié à ce genre d'activité a disparu curieusement comme si 'on' avait voulu effacer radicalement et à jamais l'aspect minier du secteur de Périllos. Or, ce travail n'a jamais été ni honteux ni prohibé, bien au contraire si l'on considère son rapport financier et les taxes en découlant. Mais peut-être, les 'minières' de Périllos contenaient elles autre chose qu'un minerai ou autres ressources souterraines pouvant, à ce moment, conférer la puissance importante à cette famille oubliée…
Le patronyme des Périllos s'est éteint irrémédiablement vers le 14ème siècle. Et pourtant malgré cette fin brutale il est certain que les terres de cette famille ne seront jamais morcelées ou dispersées ('Courtade'). Nous avons la certitude qu'une partie de ces propriétés restera toujours sous le regard, indirect dès ce moment, des descendants ou alliances au second rang… 

Le nom des Périllos se retrouve, pourtant une dernière fois, dans la liste des grands maîtres de l'ordre de malte avec un Ramon Perellos de Roccaful … on note que de 'Périllos' le nom est enregistré 'Perellos' et détenu par les 'de Roccaful' . Ajoutons enfin sur ce même registre que jamais non plus il ne sera fait mention nulle part du tombeau des seigneurs de Périllos… Considérant les notes de l'abbé J. Codes, 'Curé de Perillas', en 1743 les prêtres desservant Périllos savaient parfaitement qu''UN' caveau des seigneurs n'étaient pas sur le village mais à une distance et en un lieu bien précis…comme d'ailleurs les curés de Périllos savaient des lieux de cultes dans des grottes qui tomberont au fil des siècles en désuétude et dans l'ignorance. 
A la Révolution tout sera complètement oublié, les archives dispersées ou détruites. Il ne restera de concret que quelques anciens plans terriers, quelques pages miraculeusement récupérées sur Durban du registres des curés de Périllos, et surtout les deux volumes du notaire royal Courtade.